Les cadoles sont un type particulier de cabanes de vigne remarquables par leur forme circulaire et les matériaux employés et spécifiques à la région. Il s’agit d’édifices construits avec de beaux blocs de pierre sèche, sans liant ni mortier. Les formes et les dimensions sont diverses, plus ou moins soignées, plus ou moins arrondies ou coniques et peuvent varier selon les besoins, les possibilités (abondance ou non de matériaux locaux, présence ou non des tas de pierres appelés « murgers ») et l’habileté du vigneron constructeur.

Malgré des usages locaux différents, des constantes peuvent être établies dans les principes et techniques de construction. Elles sont composées d’un mur vertical conforté à l’extérieur d’un amoncellement de matériaux. Les plus belles pierres, les plus larges et plates, sont réservées au toit, sans charpente, à voûte en encorbellement. Cette forme est caractéristique de la Côte des Bar et de son calcaire dur, construction que la craie ne permettrait pas. Parfois au centre de la voûte, une ouverture fait office de cheminée. L’entrée des édifices est toujours surbaissée et orientée à l’Est, une pierre horizontale, plus importante, forme le linteau.

La loge est une construction isolée, de pleine nature. Elle est édifiée par le propriétaire du terrain sur lequel elle est implantée. Il faut compter environ deux tonnes de pierres pour construire une loge, sans compter aux accumulations complémentaires de pierres sur les abords de la loge, qui servaient de contreforts et garantissaient la stabilité de l’édifice. Les cadoles ont été construites à l’époque avec des pierres trouvées sur place, patiemment triées et collectées, à partir des pierres débarrassées du sol planté de vignes. Chacune d’elles semble avoir eu à desservir une surface bien délimitée, une vigne souvent, entourée de ses « muros », ces murs grossiers élevés avec les matériaux d’épierrage, qui servaient de séparation entre les propriétés.

Les vignerons ont fréquenté ces cabanes pour s’y abriter, s’y réchauffer en hiver, y chercher de la fraîcheur en été, y prendre leurs repas. Quand la loge est plus importante et peut abriter plus de 5 à 6 personnes, on la trouve alors sur un terrain communal et l’on sait qu’elle rassemblait les vignerons d’une même contrée, tout au moins ceux qui ne possédaient pas de cabane individuelle.

Aucune cabane ne porte de date. On peut penser qu’on n’en a plus édifié dès le moment où le phylloxéra a commencé à sévir dans les vignes, c’est-à-dire dès la fin du XIXe siècle. Les cadoles encore debout datent probablement de ce siècle. Elles ont donc vraisemblablement 100 à 200 ans d’âge, mais il n’est pas impossible que certaines aient vécu plus longtemps, d’autant plus que le matériau a résisté au gel. La légende orale attribue aux loges une longévité plus importante, entre 300 et 500 ans. Un circuit a été conçu permettant de découvrir au détour d’un sentier, dix-huit cadoles recensées sur le territoire communal.

Aux Riceys, comme sur l’ensemble du territoire viticole champenois, il subsiste encore quelques loges de vigne plus simples, de forme cubique avec une toiture à un ou deux pans.

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